Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil est une pathologie méconnue et pourtant fréquente. Egalement appelé syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil, ce trouble du sommeil faisant courir un grand danger à la santé du patient nécessite d’être reconnu, afin d’être traité à temps.
Un lien incontestable entre l’apnée du sommeil et les maladies de l’œil
Selon l’Union des Prestataires de Santé à Domicile Indépendants, le syndrome d’apnée obstructif du sommeil touche plus de 500 000 personnes en France. La plupart du temps associée à l’obésité et au diabète, cette affection est caractérisée par la répétition anormale d’arrêts complets du flux respiratoire, autrement dit apnées, ou incomplets, soit hypopnées. Le patient s’expose alors à des risques importants en ce qui concerne sa santé cardio-respiratoire, mais peut également rencontrer des problèmes neuro-psychiatriques, sociaux et professionnels. Très invalidant, ce trouble peut dans certains cas entraîner la mort. Globalement, un syndrome d’apnées obstructives du sommeil est diagnostiqué lorsque la personne fait plus de cinq apnées, ou dix apnées accompagnées d’hypopnées, par heure d’endormissement. De plus, des manifestations cliniques se font ressentir, telles qu’une somnolence diurne excessive et des endormissements contre lesquels on ne peut parfois pas lutter. L’œil étant l’un des organes qui consomme le plus d’oxygène, les scientifiques ont mis en relation l’apnée du sommeil avec le glaucome, la maculopathie diabétique, la dégénérescence maculaire liée à l’âge ainsi qu’avec les maladies rétiniennes et du nerf optique. En effet, le syndrome d’apnée du sommeil crée une surpression veineuse dans la partie supérieure du corps et induit systématiquement une hypoxie et un accroissement du gaz carbonique, ce qui entraîne une réaction oculaire. L’apnée du sommeil s’associe également au floppy eyelid syndrom, un relâchement anormal des paupières supérieures. Même des personnes jeunes peuvent souffrir d’apnée du sommeil et donc du syndrome d’apnée obstructif du sommeil. Avant 60 ans, ce sont surtout les hommes qui sont concernés puis passé cet âge, les femmes sont tout autant touchées. L’apnée du sommeil surexpose inévitablement les patients aux accidents domestiques et professionnels. Il est donc indispensable de traiter la maladie avant que la situation ne s’aggrave, et dès lors retrouver une meilleure qualité de vie.
Les signes, le diagnostic et le traitement
Toutes les personnes souffrant du syndrome d’apnées obstructives du sommeil constatent qu’elles ont la bouche sèche au réveil et qu’elles se sentent fatiguer dès le lever. Le mal de tête matinal est également courant. Durant la journée, le malade ressent un grand manque d’énergie, une certaine irritabilité et des sautes d’humeur. La fatigue et la somnolence sont incontournables, tout comme la difficulté à se concentrer et les pertes de mémoires. En outre, la libido est en berne et le couple finit par pâtir du syndrome d’apnées-hypopnées du sommeil. Pendant la nuit, les signes sont révélateurs. En effet, l’envie d’uriner oblige à se lever plusieurs fois, la sensation d’étouffement ainsi que les sueurs nocturnes sont difficilement supportables et les ronflements se font plus bruyants qu’en temps normal. En conséquence, le sommeil est agité et peu réparateur. L’organisme demeure actif durant toute la nuit, ce qui cause beaucoup de stress sur le cœur. Physiquement, le patient masculin dévoile un tour du cou de plus de 17,5 cm celui de la patiente féminine mesure plus de 15 cm. La pression artérielle est élevée et les palpitations extrêmement dérangeantes. Enfin, des œdèmes se forment aux pieds et aux chevilles. Si vous avez constaté l’un ou plusieurs de ces symptômes, n’attendez pas plus longtemps pour en parler à votre médecin. Il pourra vous soumettre à une étude du sommeil afin de diagnostiquer une apnée obstructive du sommeil. Généralement, un simple test à domicile peut suffire pour détecter cette pathologie dangereuse pour la santé mais qui se soigne facilement. Pour mesurer l’apnée, il convient de prendre en compte le nombre d’arrêts respiratoires ou le nombre de respirations superficielles au cours d’une heure de sommeil. Les professionnels du monde médical appel ce chiffre l’index d’apnée-hypopnée. Ainsi, un IAH de 5 à 15 révèle une apnée obstructive du sommeil légère. Quant à un IAH de 15 à 30, l’apnée obstructive du sommeil est modérée. Un IAH de plus de 30 est en revanche sévère, car il signifie que le patient ne respire plus au moins trente fois à chaque minute et qu’il se réveille pour respirer, dans l’objectif de pouvoir se rendormir.
Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil se traite à l’aide d’un appareil de Continuous Positive Airway Pressure, aussi nommée Pression Positive Continue, qu’il faut brancher dès que l’on se met au lit. Le dispositif médical vous envoie un débit d’air à pression continue pour que les poumons puissent constamment recevoir de l’oxygène. Alternative efficace, l’orthèse d’avancée mandibulaire sur mesure se place dans la bouche pour maintenir la mâchoire inférieure en position légèrement avancée. L’air passe ainsi librement au niveau du pharynx, ce qui réduit l’obstruction générée par les apnées. Il est également possible de s’équiper d’une machine buccale ou encore de recourir à la chirurgie. En cas d’apnée légère, les médecins suggèrent plutôt de limiter sa consommation d’alcool et de maigrir en cas de surpoids.