En janvier 2015, la Fédération des prestataires de santé à domicile publiait un rapport anticipant l’évolution des soins à domicile. Voici ses principales conclusions.
La santé connectée : qu’est-ce que c’est ?
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit la e-santé comme l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) intégrées au secteur de la santé et aux domaines qui y sont liés. Notamment les « services de soins de santé, la surveillance sanitaire, la littérature sanitaire et l’éducation, le savoir et la recherche en matière de santé ».
Les objets connectés de santé sont destinés à surveiller votre santé. Ils se présentent sous forme de montres, de pèse-personne, de bracelets… Au-delà des usages qui leur sont habituellement dévolus, ils incorporent de nouveaux services. Des capteurs mesurent certains paramètres physiques comme la fréquence cardiaque, la tension artérielle ou la glycémie. D’autres sont plus surprenants comme le nombre de pas effectué, l’indice de masse corporelle ou le nombre d’apnées au cours du sommeil. Ils enregistrent les résultats et se connectent à des TIC, autrement dit à un téléphone mobile, un ordinateur ou une tablette. Le médecin, situé à distance, reçoit automatiquement ces données dans le cadre de la télémédecine. Plus besoin de consultation ou de visite ! Une différence existe entre les dispositifs médicaux et les produits d’autosurveillance destinés à tous. Les premiers sont prescrits dans le cadre d’un suivi médical, vendus en pharmacie et connectés à un TIC.
La e-santé contribue à changer notre modèle économique de santé. Le secteur de l’objet connecté est un marché qui connaît une forte croissance : de grands groupes émergent et sont déjà cotés en bourse. Il figure parmi les 34 secteurs définis pour la reconquête de la Nouvelle France industrielle.
La santé connectée appliquée à la santé à domicile
Avec la hausse de la population âgée, le nombre de personnes en perte d’autonomie augmente naturellement. Or, la majorité d’entre elles déclarent qu’elles souhaitent rester à leur domicile le plus longtemps possible et dans de bonnes conditions. D’où la tendance actuelle au maintien du patient à domicile, ceci améliore la qualité de vie des personnes, mais exige une sécurisation du domicile. C’est l’esprit de la Loi d’adaptation de la société au vieillissement de la population, entrée en vigueur en 2015. Elle préconise d’adapter le logement pour prévenir principalement les chutes. Pour ce faire, la domotique, pilotée par un logiciel ou un smartphone, rend de nombreux services. Celle-ci permet d’utiliser certains équipements de la maison à distance : éclairage, volets, ouverture de portail, alarmes, vidéosurveillance, capteurs de chute ou de présence, électroménager….
Un grand nombre d’intervenants se succèdent au domicile d’une personne âgée, physiquement ou virtuellement. Il faut donc imaginer une coordination pour éviter les oublis ou les redondances entre l’hôpital, le médecin traitant et les professionnels intervenant à domicile. Actuellement, le dossier médical personnalisé (DMP) permet la transmission des antécédents médicaux. À terme, il pourrait transiter par une messagerie sécurisée comme le cloud et s’enrichir de tous les antécédents et du dossier pharmaceutique. À plus long terme, il faudrait envisager une formation du patient pour qu’il puisse analyser et comprendre les données obtenues. Il serait alors capable de changer son traitement en fonction des résultats. Le monde de la santé à domicile connectée va bouleverser la relation que chacun entretient avec son corps et son médecin. Voire, le rôle que nous attribuerons tous à la médecine.